Projet INQ-SN-3e-appel
Back on traces, détection de contaminants et de nanoparticules comme marqueur de l’Anthropocène en Arctique
Description
L’impact anthropique sur les écosystèmes s’emballe depuis les 20 dernières années avec des effets beaucoup plus marqués dans les zones polaires que partout ailleurs sur la planète. Les matériaux (plastiques, minerais, suies, etc.) produits par les humains dépassent désormais toute la biomasse crée sur Terre par l’ensemble des organismes vivants. Ce flux de matériaux atteint déjà les écosystèmes arctiques comme il a été récemment démontré par notre équipe pour plusieurs contaminants chimiques, les plastiques et le dioxide de titane. Or, derrière ces matériaux anthropiques se cache une fraction de taille, les nanoparticules, qui jusqu’ici ont été largement ignorées et qui pourraient pourtant causer des dommages bien plus importants que leurs congénères micrométriques ou millimétriques. En effet, du fait de leur toute petite taille ainsi que de leur grande diffusivité et surface spécifique, même à l’état d’ultra-trace, ces particules nanométriques sont très réactives avec le biota et sont susceptibles d’être transportées sur de longues distances et d’augmenter la biodisponibilité d’une large gamme de contaminants chimiques au sein des organismes. Mais depuis quand ces nanoparticules se retrouvent dans les écosystèmes arctiques? D’où viennent-elles? Où vont-elles? Quels sont les contaminants chimiques qui leur sont associés? Sont-elles susceptibles d’affecter la qualité des aliments traditionnels? Afin de répondre à ces questions, nous proposons d’explorer et documenter la présence de nanoparticules et de contaminants associés au sein des écosystèmes arctiques terrestres et marins en profitant d’archives biologiques disponibles pour lesquelles nous avons une longue série temporelle, qui date jusqu’à 1886 pour les plumes d’oies des neiges. Nous chercherons à évaluer dans quelle mesure les concentrations de ces nanoparticules et contaminants pourraient affecter la qualité exceptionnelle des aliments traditionnels qui sont au cœur de la culture et de la santé des Inuit. Un effort particulier de communication sera déployé dans ce projet. La communication portant sur des sujets sensibles touchant à la santé des écosystèmes et à la sécurité alimentaire sera menée sous forme d’une co-création artistique en utilisant l’art visuel, l’art interactif et plus particulièrement le travail d’animation, un medium très populaire auprès des jeunes Inuit et ayant un fort potentiel de diffusion en festivals et sur les réseaux sociaux. D’abord axé sur la communauté de Pond Inlet, les résultats porteront sur la reconstruction de l’exposition à ces contaminants et nanoparticules en lien avec le savoir des Inuit au cours des 130 dernières années; une co-construction des savoirs quant aux sources possibles de contamination locales et globales ainsi que sur les problématiques associées avec les modes de vies actuels au sein des communautés. Des échanges entre la communauté de Pond Inlet et des communautés du Nunavut et du Nunavik permettront de discuter de certaines pratiques locales pour la gestion des déchets ou l’extraction minière ainsi que les actions internationales à poser pour bannir l’usage de ces toxiques.
Partenaires
Cabinet conseil Erebia
Université du Québec à Rimouski
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Axe
Axe 1 Sociétés et cultures
Axe 2 Santé
Axe 3 Fonctionnement des écosystèmes et protection de l'environnement
Début du projet
16 novembre 2023
Fin du projet
16 novembre 2024
Chercheur.se Principal.e
Julien Gigault, ULavalCodemandeur.s codemandresse.s
Mélanie Lemire, ULavalCatherine-Alexandra Gagnon, Cabinet conseil Erebia
Philippe Archambault, ULaval
Pierre Legagneux, ULaval